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5 avril 2020

Bible, Coran & Cie

Il est important de savoir de quoi on parle à notre époque, surtout en matière de religions. Puisque les problèmes liés à l’intégrisme se trouvent au centre des débats à l’heure actuelle, j’ai récemment voulu me donner les moyens d’aborder ces questions afin d’intervenir à mon tour partout où l’occasion se présenterait. Après tout, je ne vois pas pourquoi seuls les philosophes – ou ceux qui prétendent l’être –, les journalistes, les hommes politiques, quelques fanatiques de tout poil et quelques écrivains auraient le droit de pérorer sur les plateaux de télévision ou d’écrire des tribunes fumeuses dans les journaux – en prenant souvent leur propre parole pour le Verbe – à propos d’un sujet qui nous concerne finalement tous !

Pour pouvoir parler en connaissance de cause – ce que trop peu de prétendus croyants font eux-mêmes –, je décidai donc de lire de manière approfondie la Bible, le Coran et la Torah !

Hélas ! Trois fois hélas ! Les choses ne se passèrent pas du tout comme je l’avais prévu ! Les évènements actuels étant ce qu’ils sont, je m’étais tout d’abord tourné vers le Coran par mesure d’urgence. Malheureusement, je ne pourrai pas vous parler du Coran et ce, malgré cinq tentatives acharnées, chacune d’entre elles se trouvant mue par une détermination aussi robuste qu’un pilier ! À chaque fois, je m’endormis lamentablement sur la troisième page du fameux livre !

Je ne voudrais surtout pas offenser ici mes amis musulmans et ce serait ma foi bien difficile puisque le même problème se produisit à nouveau une semaine plus tard lorsque j’entrepris de passer – de dépit – à la lecture de la Bible.  Le même sommeil écrasant m’arrêta net à la troisième page ! Et ce fut à nouveau le cas avec la Torah quelques jours plus tard !

Après avoir vérifié que ce phénomène étrange ne se produisait avec aucun autre de mes livres ni avec mon rouleau de sopalin, je fus forcé de me rendre à l’évidence : jamais il ne me serait possible de parler en profondeur des grandes religions monothéistes à cause de ce fâcheux réflexe psychosomatique ! Une manifestation détournée de l’instinct de survie, je présume…

Aussi me vois-je dans l’obligation, en cet instant solennel, de présenter à mes innombrables fidèles mes plus plates excuses pour avoir si singulièrement failli à ma tâche !

De toute façon, j’ai toujours préféré les religions polythéistes.

Les religions polythéistes ont l’extraordinaire avantage de vous offrir un dieu – ou une déesse – pour chaque particularité de la nature et chaque aspect de la vie d’un homme. Il y aura un dieu de la guerre, une déesse de l’amour, un dieu de la pluie, une déesse de la fécondité et des moissons, un dieu du ciel, un dieu de la terre, et ainsi de suite… Sans parler des innombrables esprits et créatures secondaires peuplant le monde de légendes et de symboles fascinants.

Sur un plan purement pratique, une religion polythéiste sera toujours supérieure à une religion monothéiste. En effet, dans une religion polythéiste, vous adresserez votre prière spécifique au dieu concerné par votre problème, ce qui représente une répartition fort judicieuse des tâches administratives entre chaque dieu de ce système, donc un traitement de votre prière bien plus efficace ! En revanche, dans une religion monothéiste, Dieu – quel que soit son nom – est seul : toutes les prières, quelle que soit leur nature, Lui reviendront forcément ! On imagine aisément l’encombrement, voire la saturation inexorable, de Ses services administratifs. Et que dire de Son temps de réponse ! On comprend donc aisément qu’une planète majoritairement dominée par des systèmes de gestion monothéistes soit au final totalement livrée à elle-même avec les terribles conséquences que cela implique. Dans un tel système, Dieu n’a pas forcément abandonné les hommes : Il est tout simplement submergé ! D’où l’intérêt de choisir un système polythéiste. Qu’on se le dise une fois pour toutes, il faut décentraliser !

Par ailleurs, les religions polythéistes sont infiniment plus riches, plus épiques et plus poétiques que les religions monothéistes. Moi, si je devais créer mon panthéon personnel, je choisirais comme dieu suprême Odin et son fidèle cheval à huit pattes, Sleipnir; je choisirais Hermès, le dieu des voyageurs; Ganesh, avec sa tête d’éléphant, le dieu du Savoir et de l’Intelligence; Aphrodite, inégalable déesse de l’Amour, bien évidemment ! Je choisirais bien Bastet, avec sa tête de chat – et non de lionne –, comme déesse protectrice de l’humanité, déesse musicienne de la joie et déesse de l’accouchement. Je convierais Hécate et Kali à pourchasser de concert les barbares de chaque époque et j’inviterais par dessus tout les Muses, Sœurs Enchanteresses, à rayonner de par le monde et à guider les hommes. J’en oublie tant d’autres encore qui mériteraient tout autant leur place dans cet Olympe Universel…

Quant à moi, je choisirais de rester un simple mortel et, arrivé au pied du grand frêne Yggdrasil après un long périple, je disparaîtrais soudainement pour rejoindre jalousement les voluptueuses nymphes d’un lac merveilleux dont je serais le seul à connaître l’emplacement exact.

 

 

© 2008 L'Œil

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