Aspects pratiques

Je viens de découvrir qu’il existait une journée internationale de la Terre pour parler écologie. Ce doit être intéressant. On doit y voir tous ceux qui ne polluent presque pas – ou font d’énormes efforts pour limiter leur degré de pollution – participer à cet événement et tous ceux qui polluent l’éviter soigneusement pour n’avoir rien à changer dans leurs pratiques actuelles.

C’est comme la journée internationale de la femme. On y retrouve toutes les femmes libres et indépendantes du monde moderne, mais celles qui sont soumises et ignorées dans leur lieu abandonné restent soumises et ignorées dans ce lieu abandonné.

C’est comme la journée pour l’enfance. On y voit des tas d’adultes du monde occidental discuter et défiler dans les rues pour des gosses exploités dans des pays et des régions qu’ils ne savent même pas placer sur une carte.

C’est la mode de faire des journées à valeur humaine ajoutée. Sans oublier les soirées télé-charité !

Moi, en tant qu’homme civilisé, moderne, pressé, j’adore ce genre de journées. C’est pratique !

Cette société sait que je n’ai pas le temps de me soucier des autres (et pourquoi le ferais-je puisque cela ne me rapporterait rien ?), alors elle m’offre une grosse journée d’information pour rester dans l’air du temps et me permettre d’alimenter mes conversations hypocrites. Je mets ainsi à jour mes connaissances, je fais un don pour m’acheter une bonne conscience et je me retrouve libre pour une année !

J’aime cette société, son humanitaire-canapé, et sa compréhension du temps : le temps, c’est de l’argent !

© 2008 L'Œil